Delta de la Dranse : une histoire au fil de l'eau
Située au bord du Lac Léman, le long de la rivière de la Dranse, cette réserve naturelle constitue un véritable îlot de biodiversité au cœur de l'espace urbain de Publier et Thonon-les-bains. Plus petite réserve du département, elle est aussi la plus riche avec 880 espèces végétales réparties sur 53 hectares. Cette formidable biodiversité est liée à la variété de milieux, créés et entretenus par la dynamique du delta.

Des plantes échappées des jardins !
Buddléias de David (1) souvent confondu au lilas (2), solidage du Canada, impatience de l’Himalaya, robinier faux acacia, ou encore renouée du Japon colonisent les rives de la Dranse ! La renouée du Japon, par exemple, n’hésite pas à s’étendre rapidement par taches, voire à envahir de très grandes surfaces.
On parle alors de plantes invasives, poussant au détriment de la flore locale et pouvant nuire à la diversité de la faune ! L’homme est le principal vecteur de ses invasions d’espéces. Asters CEN74, gestionnaire de la réserve naturelle, ainsi que le SIAC, en charge des travaux de rivière, réalisent donc des travaux de gestion, afin de limiter l’invasion de certaines de ces plantes.

En compagnie des mésanges
Acrobates et hyperactives, les mésanges ne cessent de chercher insectes en été et graines en hiver. Elles ont en effet besoin, chaque jour, de trouver à peu près leur poids en nourriture !
La famille des mésanges compte de nombreuses espèces, dont 5 répondent présentes dans la réserve naturelle du delta de la Dranse : le Mésange charbonnière, la Mésange bleue, la Mésange à longue queue, la Mésange noire et la Mésange nonnette.

Insectes et orchidées, une histoire d’amour
Les fleurs ont des morphologies variées, adaptées au type d'insecte visé : la production de nectar attire attire les papillons tandis qu’un éperon court est plutôt destiné aux abeilles et aux bourdons. Certaines vont même plus loin, prenant, par mimétisme, la forme d’un insecte femelle. Un mâle tentera ainsi de s’accoupler avec la fleur, attiré par la forme mais aussi par l’odeur, imitant à la perfection les phéromones femelles !
De mai à juillet, vous pourrez observer l’ophrys bourdon (Ophrys fuciflora) qui imite les abeilles, l’orchis militaire (Orchis militaris) qui attire et guide les insectes et l’orchis moucheron (Gymnadenia conopsea) qui attire les papillons !

A chaque oiseau sa saison
Canard colvert, foulque macroule et fuligule morillon s’observent toute l’année et sont rejoints par d’autres espèces selon les saisons. En hiver, l’étang compte ainsi le canard pilet, la sarcelle d’hiver, le grèbe castagneux et le grand cormoran. Puis le printemps voit arriver des visiteurs comme le héron bihoreau, mais surtout le milan noir. La population lémanique de ce rapace est la plus importante d’Europe !
Enfin, en été, l’étang de Saint-Disdille constitue le seul site de nidification de la mouette rieuse de la région lémanique (Suisse incluse).

La forêt alluviale, corridor écologique
Les corridors écologiques assurent des connexions entre les milieux naturels ou agricoles, offrant aux espèces des conditions favorables à leur déplacement et à l’accomplissement de leur cycle de vie. Les haies, les bandes enherbées ou les forêts le long des cours d'eau sont essentiels pour la biodiversité.
La forêt alluviale ou ripisylve (ripi = berge ; sylve = forêt) se situe le long de la Dranse. Elle se développe sur les alluvions déposés çà et là par la rivière, au rythme des crues. Elle est en contact direct avec la rivière et la nappe d'accompagnement de la rivière(différent de la nappe phréatique) et présente à faible profondeur. Les perturbations (inondations, érosions, fluctuations de la nappe) jouent un rôle essentiel dans la répartition des espèces végétales.
Plus près de la rivière, saules, aulnes, bouleaux, peupliers noirs n’ont quant à eux pas toujours le temps de croître à leur guise !

De quel bois sont fait nos cagettes ?
Espèce pionnière et exigeante en eau et en lumière, le peuplier a une croissance rapide et une importante longévité (jusqu'a 200 ans). Son habitat est la ripisylve (forêt alluviale) et est étroitement lié au dynamisme des cours d’eau.
Saviez –vous que les emballages de certains fromages et fruits ainsi que les cagettes sont issus de peupliers cultivés?

Le lac Léman, entre l’homme et la nature
Vous voilà face au lac Léman, sur une plage remodelée au fil des saisons. Avec ses 73 km de long et ses 14 km de large, il forme le plus grand lac alpin et d’Europe de l’Ouest. D’origine glaciaire, le lac occupe aujourd’hui une dépression creusé par le retrait du glacier du Rhône présent il y a quelques milliers d’années.
Le lac Léman compte parmi ses affluents le Rhône et... la Dranse, qui trouve ici son embouchure. Le delta change d’allure selon les épisodes climatiques, les saisons, la charge sédimentaire charriée et bien sûr, les barrages et autres seuils en amont.
Savez- vous que le Léman assure l’alimentation en eau potable de plus de 850 000 personnes ?

Castor: une espèce protégée
Deux ou trois familles, soit huit à quinze individus, sont établies sur la réserve naturelle. Le castor laisse plusieurs indices de sa présence, des branches taillées en biseau, des terrier huttes…
Il préfère sortir au crépuscule, arpentant son territoire de part et d’autre d’un cours d’eau. L’eau lui est effet indispensable pour protéger l’entrée de son terrier, fuir le danger, transporter les branches dont il se sert et se nourrit. Plus grand rongeur d’Europe, le castor est parfaitement équipé pour la nage: il peut rester jusqu’à 15 minutes sous l’eau sans respirer. Des paupières translucides protègent ses yeux, telles des lunettes de plongée. Enfin ses pattes arrières palmées et sa queue plate agissent respectivement comme propulseur et gouvernail.
Description
- Suivez le chemin principal au départ du panneau d’information de la réserve. Longez le camping sur votre droite et le Port Ripaille sur votre gauche.
- Au premier embranchement, prendre à droite pour atteindre l’observatoire des oiseaux.
- Revenir sur ses pas et continuez tout droit, en laissant le chemin du parking sur votre gauche. Restez sur le chemin principal, en ignorant les traces sur les côtés. Atteindre l’embouchure de la Dranse.
- Prendre à gauche un sentier qui sinue dans la végétation en longeant le lac Léman, vous arriverez sur une petite plage de galets.
- Le retour s’effectue par le même chemin pour rejoindre le parking à Saint-Disdille.
Profil altimétrique
Zones de sensibilité environnementale

Tout contrevenant s'expose à une amende
Christelle BAKHACHE : 06 49 99 99 48
christelle.bakhache@cen-haute-savoie.org
Recommandations
Accès routiers et parkings
En arrivant au rond-point de Saint-Disdille, prendre à droite, direction Port Ripaille, l'entrée du parking de la réserve est situé juste après à droite, derrière la discothèque "Le must".
Stationnement :
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