La Balme - col des Fours : spécial géologie

En amont du refuge de la Balme, en regardant vers l’Ouest, on distingue deux roches de types différents : 
- les unités sédimentaires (Aiguille de la Pennaz et Roches Franches, calcaire tithonique gris clair plissée)
- les unités de socle (gneiss, de couleur sombre et d’aspect chaotique).
Ces deux unités appartiennent à la nappe de Roselette, charriée de 8km du Sud-Est vers le Nord-Ouest, il y a 30-15 millions d'années.

Une nappe de charriage, en géologie, est l'ensemble des terrains déplacés par des forces tectoniques et venu recouvrir un autre ensemble éloigné du précédent.
En analysant le paysage, vous pouvez ainsi apercevoir les forces et mouvements des plaques tectoniques.

Le sentier traverse une zone humide, où vous pourrez reconnaître les petites panicules plumeuses des linaigrettes (sur la photo), les prêles ou bien des lycopodes.

Les tourbières représentent l’évolution normale d’un lac de montagne : en haute altitude, la matière organique se décompose mal et remplit peu à peu le lac. Une flore spécifique au milieu humide : flore hygrophile, s’y installe, comme vous pouvez le voir ici.

Bien que les tourbières ne représentent que 3 % de la superficie terrestre, elles contiennent environ 25 % du stock mondial de carbone organique du sol. Elles permettent aussi aux scientifiques de retrouver des informations sur la vie dans le massif, il y a des milliers d’années grâce aux pollens.

Pour protéger cet écosystème, restez sur les sentiers balisés !

La montagne et les espaces protégés sont des refuges pour la biodiversité autant que des espaces de ressourcement pour les visiteurs. 

Malheureusement, la présence massive et prolongée de randonneurs et de bivouaqueurs concourt à transformer durablement ces milieux naturels, préservés jusqu’alors. Ces dernières années, le bivouac et la baignade sont parfois devenus une finalité pour certains visiteurs, avec des conséquences néfastes pour la faune sauvage (source de stress et de modification des comportements) ; abandons de déchets et toilettes sauvages, polluant espaces, cours d’eau et lacs ; et perturbant des habitats remarquables. 

Ainsi, le bivouac aux lacs Jovet et au Plan Jovet est interdit du 1er Juillet au 31 Août. 

La baignade est, elle, interdite aux randonneurs et aux animaux de compagnie tout au long de l’année. 

Pour participer au respect et à la préservation des sites naturels et afin de proposer la meilleure expérience d’une nuit sous les étoiles, les randonneurs doivent déclarer leur nuit en bivouac sur : https://bivouac.nature-haute-savoie.fr/

Dans le cadre du projet Gebiodiv (PITEM Biodiv'ALP ) une équipe pluridisciplinaire* a mené un chantier sur le sentier qui mène au col du Bonhomme.

L’objectif ? Canaliser la fréquentation et "effacer" les sentes parallèles créées par les nombreux randonneurs qui fréquentent l'itinéraire du Tour du Mont Blanc.

Préservez-la flore environnante en restant sur les itinéraires balisés

*(botanistes, gardes, animateurs... d'Asters-CEN74 + Conservatoire Botanique National Alpin + Communauté de Communes Pays du Mont-Blanc + Champ des Cimes)


Visionnez nos travaux de restauration : https://www.youtube.com/watch?v=NMsQ07IDSrs

En quittant les alpages de la Balme en direction du Col du Bonhomme, la vallée se rétrécit, sans tout à fait se fermer. Ce changement dans la topographie est un verrou glaciaire : une zone qui a mieux résisté à l’érosion glaciaire. Le glacier a ici été ralenti dans sa descente, conduisant parfois à la formation d’une zone de surcreusement en amont du verrou, nommée « ombilic ». Similairement, un glacier descendant les flancs d’une vallée formera un coude en atteignant le fond. Sur ce coude se déposent les blocs rocheux transportés par le glacier, formant une moraine latérale, qui peut bloquer l’écoulement des eaux. C’est ainsi que plusieurs lac d'altitude se forment !

Cette variante par le col du Four nous donne une bonne opportunité de traverser l’étage nival. En montant jusqu’au col vous avez pu remarquer que la végétation se faisait de plus en plus discontinue. Les premières neiges éternelles (environ 2700m ici) marquent l’entrée dans l’étage nival. Si la végétation est plus rare, elle n’est pas non plus proscrite. Subsistent majoritairement mousses et lichen, mais aussi d’autres végétaux comme les androsaces, les saxifrages ou encore les renoncules des glaciers (visibles dans la montée). La flore trouve un abri aux vents et au froid dans les anfractuosités de la roche ou bien dans la croissance en coussin.